C’est comme une avalanche, comme une émeute, comme une déclaration d’amour : ça arrive soudain mais on s’en doutait un peu. On découvre maintenant ses premières chansons – une pop rêveuse et quotidienne, une pop qui réactualiserait les Kinks au pays de Brel et Bashung –, on découvre sa voix mais on a souvent croisé Dam Barnum. Moitié autobiographie oblique, moitié fiction tendre. Dam Barnum appartient à l’école de la limpidité mélodique qui, de Michel Polnareff aux Innocents, nous a donné tant de tubes imparables. Il aime les accords majeurs, les rythmiques au jarret juvénile, le chant qui fonce droit devant lui, les images à la deuxième personne du singulier, les tourneries distraites sous les mots doux, les réglages sophistiqués des évidences, les arrangements semés de dizaines de petites trouvailles…Il en résulte une cohérence étonnante dans ces douze chansons ferventes et radieuses, sentimentales et pêchues. C’est comme une avalanche, une émeute, une déclaration d’amour : on parle au singulier mais il y a là tellement de forces, de détails, d’énergies, d’émotions qui se liguent…
Bertrand Dicale